Lors de la réunion des contributeurs de Pâques 2009, ITFF avait redécouvert les entrées cachées, bouchées et noyées du long tunnel inachevé et abandonné de la Fourcherie, en haute Corrèze.
Comme il est raconté dans la fiche inventaire correspondante, cet ouvrage pose bien des énigmes. C'est pourquoi, pour connaître l'état exact de ce patrimoine englouti, nous avons décidé de plonger les entrées du tunnel. Il existe en effet des tunnels noyés ; mais ceux-ci ont été construits tout à fait normalement, utilisés puis noyés ensuite par des lacs de barrage venus les recouvrir. Il n'y a que le tunnel inachevé de la Fourcherie à avoir été réoccupé par les eaux d'infiltration après abandon du chantier, en raison de son architecture particulière en V.
Une plongée a donc eu lieu, lors du week-end de Toussaint, dans la tranchée noyée de la Fourcherie. C'était une première dans l'histoire ferroviaire française. Pour ce faire, nous avons fait appel à deux plongeurs hautement qualifiés de la Fédération Française de Spéléologie. Cependant, l'opération a été rendue très difficile en raison d'une visibilité nulle et de l'accumulation peu commune de débris végétaux (feuilles, branches, arbres entiers) dans cette "mare" particulièrement glauque et peu sympathique. Toutes les investigations ont dû se faire par tâtonnements.
Elles ont cependant démontré qu'il n'y a jamais eu de galerie ouverte sur ce site qui, manifestement, n'était qu'un gros sondage de surface pour de futurs travaux qui n'ont jamais vu le jour. Mais elles ont confirmé l'existence de deux murets parallèles en béton, distants de 5 à 6 m environ, d'une centaine de mètres de long et de 40 cm d'épaisseur. Proches de la surface à l'entrée ouest de la tranchée, ils s'enfoncent progressivement dans cette dernière et on en perd la trace vers 3,50 m de profondeur. Leur hauteur exacte n'a pu être déterminée.
Voici quelques photos de cette opération :
Il y a tout juste un an, lors de notre réunion des contributeurs de Pâques 2009, nous avions redécouvert la galerie d'accès (fenêtre tunnelière), oubliée et cachée, du long tunnel de la Fourcherie, un ouvrage ferroviaire commencé, jamais fini et abandonné. Derrière le tas de pierres qui la dissimulait, cette ouverture semblait définitivement murée et condamnée. Cependant, l'un d'entre nous, petit malin, suggérait qu'il y avait peut-être une porte cachée par les pierres. Nous retournâmes donc sur place gratter le sommet du tas pour vérifier cette hypothèse. En effet, un linteau nous apparut très vite et, mieux encore, la porte dégondée nous livra un faible passage pour tirer quelques clichées à bout de bras. Ceux-ci révélèrent que la galerie était inondée.
Dès lors, l'exploration devenait indispensable, d'autant que le tunnel de la Fourcherie soulevait bien des énigmes parmi le petit monde des passionnés de patrimoine ferroviaire. Il suffisait juste de trouver les plongeurs adéquats, d'obtenir les autorisations nécessaires et de déblayer le tas de pierres.
Ce travail a demandé un an de préparation et a trouvé sa finalité dans une formidable opération de plongée souterraine qui est une première puisqu'il n'existe pas dans notre pays d'autres tunnels abandonnés et noyés par les eaux d'infiltration. Voici donc les photos de ce grand moment d'histoire ferroviaire.